Pierre de Rémond, Marquis de Montmort 1678-1719
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Un noble mathématicien du 17éme siécle, élève de Malebranche et collaborateur de Newton, Leibnitz et Taylor Mathématicien, français, né le 26 octobre 1678, à Paris, où il est mort, le 7 octobre 1719. D'une famille noble, il était destiné par son père à entrer dans la magistrature. Las d'étudier le droit, il se sauva en Angleterre, d'où il passa dans les Pays-Bas, puis en Allemagne, auprès d'un de ses parents, qui était plénipotentiaire à la diète de Ratisbonne. Ce fut là que la « Recherche de la Vérité » lui tomba entre les mains ; il en éprouva les deux bons effets inséparables, dit Fontenelle : « il devint philosophe et véritable chrétien ». De retour en France (1699), il hérita de son père un bien assez considérable, et, à peine maître de régler sa vie, il se plongea entièrement dans les mathématiques, d'après les conseils de Malebranche, qu'il avait choisi pour guide et pour intime ami. Il apprit de Carré et de Guisnée les premiers éléments de géométrie et d'algèbre, « et rien de plus » ; une grande pénétration d'esprit naturelle, jointe à l'ardeur d'une jeunesse fort vive, lui fit faire un chemin prodigieux. Il s'associa pour compagnon de travail un jeune homme qui promettait beaucoup, Nicole ; s'instruisant et s'animant l'un l'autre, ils passèrent trois ans dans l'ivresse du plaisir des mathématiques ». Sur les instances de son frère cadet, il lui succéda dans un canonicat de Notre- Dame, et remplit ses devoirs avec une assiduité exemplaire. Tandis qu'il employait une partie de ses revenus à des œuvres de charité, il faisait imprimer à ses frais des ouvrages scientifiques, tels que le « Traité de l'Application de l'Algèbre à la Géométrie » de Guignée, et « la Quadrature des Courbes » de Newton. En 1706 il se défit de sa prébende pour épouser la petite-nièce de la duchesse d'Angoulême (veuve du fils naturel de Charles IX). « Étant marié, il continua sa vie simple et retirée, et d'autant plus que, par un bonheur assez singulier, le mariage lui rendit sa maison plus agréable » |
S'étant fixé sur la théorie de la probabilité, matière toute neuve, à peine effleurée par Pascal et Huygens, il publia en 1708 le fruit de ses recherches, sous le titre d' « Essay d'Analyse sur les Jeux de hazard », ouvrage qui fut avidement reçu des géomètres et dont il donna en 1714 une édition augmentée. Peu de temps après, Nicolas Bernoulli, qui s'occupait des mêmes études, étant venu à Paris, Montmort l'emmena chez lui à sa campagne ( à Montmort ), « où ils passèrent trois mois dans un combat continuel de problèmes ». La publication du livre de Moivre, « de Mentura Sortis », qui eut lieu en 1711, le piqua vivement : mais ayant reconnu que ce savant avait adopté une méthode différente de la sienne, il s'empressa de le justifier du reproche de plagiat. En 1715 il fit un voyage à Londres pour observer l'éclipsé de soleil qui devait y être totale. Il mourut de la petite vérole, à l'âge de quarante et un ans. Il était membre libre de l'Académie des Sciences et de la Société royale de Londres. On a encore de lui un Mémoire sur les suites infinies, inséré en 1717 dans les « Philosophical Transactions ». Il travaillait à une Histoire de la Géométrie quand la mort le surprit. |
Les deux frères Montmort, par Carmontelle |
CHATEAU DE MONTMORT |